Connue sur le plan international sous le nom de « Dame de fer de l’Afrique », la lauréate du prix Nobel Ellen Johnson Sirleaf est l’une des principales promotrices de la liberté, de la paix, de la justice, de l’autonomisation des femmes et du régime démocratique.
En tant que première femme cheffe d’État démocratiquement élue en Afrique, elle a dirigé le Libéria durant la réconciliation et le rétablissement après la guerre civile qui a duré une décennie, ainsi que durant la crise d’Ebola, et a obtenu une reconnaissance internationale pour avoir réalisé des changements économiques, sociaux et politiques.
Reconnue comme leader mondial de l’autonomisation des femmes, la présidente Sirleaf a reçu le prestigieux prix Nobel de la paix en 2011.
Elle a reçu la médaille présidentielle de la liberté, la plus haute distinction civile des États-Unis, pour son courage personnel et son engagement indéfectible à faire progresser la liberté et à améliorer la vie des Africains. Ses nombreuses distinctions incluent également la Grand Croix de la Légion d’honneur, la plus haute distinction publique de France, et le fait d’être nommée l’une des « 100 femmes les plus puissantes du monde » par Forbes.
Et en 2017, l’ancienne présidente Sirleaf a reçu le prix Mo Ibrahim pour ses réalisations en leadership africain, qui célèbre l’excellence du leadership africain. Le prix Ibrahim récompense les leaders qui, au cours de leur mandat, ont développé leur pays, renforcé la démocratie et les droits de l’homme pour le bénéfice partagé de leur peuple et fait progresser le développement durable. Sirleaf a été la première femme a le recevoir.
La présidente Sirleaf a été élue présidente de la République du Libéria en 2005, deux ans après la fin de la sanglante guerre civile du pays. Son investiture historique en tant que première cheffe d’État africain démocratiquement élue a eu lieu le 16 janvier 2006. Avant l’élection, elle avait servi dans le gouvernement de transition, où elle présidait la Commission de réforme de la gouvernance et dirigeait la réforme anti-corruption du pays. Elle a été réélue en novembre 2011.
Durant ses deux mandats à la présidence, Johnson Sirleaf s’est concentrée sur la reconstruction du pays, et a attiré plus de 16 milliards de dollars d’investissements étrangers directs. Elle a également réuni plus de 5 millions de dollars de ressources privées pour reconstruire des écoles, des cliniques et des marchés, et financer des bourses pour le renforcement des capacités. Elle a négocié avec succès l’annulation de 4,6 milliards de dollars de dette extérieure et la levée des sanctions commerciales de l’ONU, qui ont permis au Libéria d’accéder à nouveau aux marchés internationaux. Elle a fait passé le budget national de 80 millions de dollars en 2006 à plus de 672 millions de dollars en 2012, avec un taux de croissance annuel du PIB de plus de 7 %.
En juin 2016, la présidente Sirleaf a été élue première femme présidente de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pour un mandat de douze mois. En mai 2012, elle a été nommée coprésidente du Groupe de personnalités de haut niveau du Secrétaire général des Nations Unies sur le programme de développement post 2015. Le groupe est chargé d’élaborer une feuille de route pour la reprise mondiale et le développement durable.
La présidente Sirleaf a commencé sa carrière au département du Trésor au Libéria en 1965. En 1979, elle a accédé au poste de ministre des Finances et introduit des mesures pour freiner la mauvaise gestion des finances publiques. Après le coup d’État militaire de 1980, elle est devenue présidente de la Banque libérienne pour le développement et l’investissement, mais a fui le Libéria la même année afin d’échapper à un gouvernement militaire de plus en plus répressif. Johnson Sirleaf a également été vice-présidente du bureau régional africain de Citicorp à Nairobi, responsable de prêts senior à la Banque mondiale et vice-présidente d’Equator Bank.
Avant sa première campagne pour la présidence, Johnson Sirleaf a été administratrice adjointe du Programme des Nations Unies pour le développement et directrice de son Bureau régional pour l’Afrique, avec le rang de secrétaire générale adjointe des Nations Unies, poste dont elle a démissionné pour contester les élections présidentielles de 1997. Après être arrivée seconde, elle s’est exilée en Côte d’Ivoire voisine. Pendant son exil, elle a créé un véhicule de capital-risque pour les entrepreneurs africains et a fondé Measuagoon, une ONG libérienne de développement communautaire.
La présidente Sirleaf a reçu des doctorats honorifiques de plus de 15 institutions, dont : L’Université de Tilburg (Pays-Bas), l’Académie de défense nigériane, l’école de médecine de l’Université du Massachusetts, l’Université Harvard, l’Université Rutgers, l’Université Yale, l’Université Georgetown, l’Université d’Abeokuta (Nigeria), l’Université du Minnesota, l’Université Furman de Caroline du Sud, l’Université Brown, l’Université d’Indiana, le Dartmouth College, l’Université Concordia, l’Université Langston, le Spelman College et l’Université Marquette.
En plus de son prix Nobel, la présidente Sirleaf a reçu de nombreuses distinctions, notamment : le prix Indira Gandhi pour la paix, le désarmement et le développement (2012), le prix africain du genre (2011), le prix Friend of the Media (2010), le FUECH Grand Cross Award (2009), la médaille CERES de la FAO (2008), le Golden Plate Award (2008), l’International Women’s Leadership Award (2008), l’International Crisis Group Fred Cuny Award for the Prevention of Deadly Crisis (2008) ; le James and Eunice K. Matthews Bridge Building Award (2008), l’American Academy of Achievement Golden Plate Award (2008), le National Civil Rights Museum Annual Freedom Award (2007), le National Democratic Institute Harriman Award (2007), le Bishop T. Walker Humanitarian Award (2007), la médaille d’or du président de la République italienne (2006), le prix africain du leadership pour l’élimination durable de la faim (2006), le prix de la réconciliation nationale (2006), le prix de la femme internationale de l’année (2006) et le prix de l’Institut républicain international de la liberté (2006).
La présidente Sirleaf a été classée parmi les 100 femmes les plus puissantes du monde (Forbes, 2012), la femme la plus puissante d’Afrique (Forbes Africa, 2011), l’une des six « femmes de l’année » (Glamour, 2010), parmi les 10 meilleurs leaders au monde (Newsweek, 2010) et parmi les 10 meilleures femmes leaders (TIME, 2010). En 2010, The Economist l’a qualifiée de « meilleure présidente que le pays ait jamais eue ».
Née Ellen Eugenia Johnson, la présidente Sirleaf est la petite-fille d’un chef traditionnel renommé de l’ouest du Libéria et d’une marchande du sud-est. Elle a étudiée aux États-Unis et est titulaire d’une maîtrise en administration publique (MPA) de la Kennedy School of Government de l’Université Harvard. Elle a également obtenu un diplôme en comptabilité au Madison Business College dans le Wisconsin et a obtenu un diplôme de l’Institut d’économie de l’Université du Colorado.
La présidente Sirleaf a beaucoup écrit sur les questions financières, de développement et de droits de l’homme, et a publié en 2008 un recueil de souvenirs acclamé par la critique : This Child Will Be Great.
Elle est la fière maman de quatre fils et grand-mère de 12 petits-enfants.