ELLEN JOHNSON SIRLEAF

La résilience climatique en Afrique nécessite davantage de femmes leaders

« Personne n’est en sécurité tant que tout le monde n’est pas en sécurité. » sont les mots d’avertissement de la leader Amujae, Bogolo J. Kenewendo, dans son récent article pour le site d’opinion mondial Project Syndicate.

 

L’article de Bogolo Kenewendo abordant les risques que le changement climatique fait peser sur la stabilité mondiale était un appel à la mobilisation pour que la communauté internationale aide les pays les plus pauvres s’il existe encore une chance d’« éviter une catastrophe ».

Et elle ne pouvait pas être mieux placée pour commenter. Ancienne ministre du Botswana, économiste mondiale et spécialiste du commerce international et du développement, Bogolo Kenewendo a également été nommée en 2022 conseillère spéciale des champions de haut niveau de l’ONU sur le changement climatique pour l’Afrique.

C’est un poste qui inclut indubitablement de lourdes responsabilités. Le dernier rapport du GIEC de 2023, le rapport Synthesis AR6 :climate change 2023., annonce qu’il y a maintenant plus de 50 % de chances que la hausse de la température mondiale atteigne ou dépasse 1,5 °C entre 2021 et 2040.

Avec près de la moitié de la population mondiale vivant dans des régions très vulnérables au changement climatique, certaines nations sont donc plus touchées que d’autres. L’Afrique « se distingue de manière disproportionnée comme la région la plus vulnérable du monde », bien qu’elle ne représente que 2 à 3 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. En réalité, il est peu probable que quatre pays africains sur cinq disposent de ressources en eau gérées de manière durable d’ici 2030.

L’écart de genre est l’une des injustices climatiques dont on parle le moins. Les Nations Unies (ONU) estiment que 80 % des personnes délogées par la crise climatique sont des femmes. Partout dans le monde, l’écart d’insécurité alimentaire lié au genre se creuse et est passé de moins de 2 % en 2019 à plus de 4 % en 2021 par exemple, avec 32 % de femmes contre 28 % d’hommes en insécurité alimentaire modérée ou sévère.

Les femmes ont tendance à être plus touchées pour une multitude de raisons. Elles sont plus susceptibles de vivre dans la pauvreté que les hommes, sont confrontées à une violence systématique qui augmente souvent pendant les périodes d’instabilité et ont moins accès aux droits humains fondamentaux, comme la capacité de se déplacer librement et d’acquérir des terres. Elles ont également tendance, au sein de nombreuses sociétés, à être davantage responsables de l’énergie domestique, de la nourriture, de l’eau et des soins aux jeunes et aux personnes âgées, qui sont tous profondément perturbés par le changement climatique – qu’il s’agisse de faire face aux conséquences d’inondations ponctuelles ou d’avoir à marcher plus loin pour aller chercher leur eau quotidienne.

C’est notamment grâce aux femmes leaders en première ligne des initiatives de plaidoyer, communautaires et de service public que la question de l’inégalité est enfin abordée. Les pays ayant une forte représentation des femmes au parlement sont plus susceptibles de ratifier les traités internationaux sur l’environnement, et dans les pays où les femmes ont un statut social et politique plus élevé, on observe 12 % d’émissions de CO2 en moins. L’ONU déclare également que lorsqu’elles disposent des mêmes ressources que les hommes, les femmes peuvent augmenter les rendements agricoles de 20 à 30 %, permettant de réduire la faim de 12 à 17 %.

C’est là une inspiration puissante pour continuer à faire pression pour voir plus de femmes leaders africaines. Pour Bogolo Kenewendo, l’une des clés, en particulier pour la stabilité mondiale dans son ensemble, réside dans les investissements à grande échelle ; « Pour renforcer la sécurité et la résilience mondiales, nous devons reconnaître que le financement de l’adaptation est une nécessité incontournable »… « Les pays développés doivent également intensifier leurs efforts et veiller à ce que les pays à faible revenu en première ligne du changement climatique puissent renforcer leur résilience. »

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